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Le couvre-feu en vigueur en Tunisie depuis octobre pour limiter la propagation du coronavirus a été prolongé dans tout le pays jusqu’au 31 mars, a annoncé dimanche 6 décembre le ministère de la Santé, dans un contexte social tendu marqué par de nombreuses manifestations.

Il reste interdit de circuler entre 20 h et 05 h locales tous les jours de la semaine, et de rassembler plus de 30 personnes pour des évènements privés, selon un communiqué publié par le ministère sur sa page Facebook.

Le port du masque reste obligatoire, et les cafés, qui peuvent fermer à 19 h, devront retirer les chaises dès 16 h pour limiter l’affluence, tandis que les chichas restent interdites dans les espaces publics, précise le communiqué.

Le couvre-feu, décidé début octobre dans plusieurs grandes villes, avait été généralisé à la fin du même mois.

Cette prolongation intervient au moment où se multiplient les mobilisations sociales pour réclamer de meilleurs services publics et un soutien de l’État, alors que s’approche le dixième anniversaire de la révolution, déclenchée pour réclamer la liberté mais aussi du travail.

Des médecins ont notamment annoncé une grève pour exiger des réformes face aux profondes carences de gestion du secteur de la santé, mises en évidence par la mort d’un jeune médecin dans un accident d’ascenseur jeudi.

Comme depuis la rentrée, les écoles continuent à être ouvertes, mais les élèves s’y rendent un jour sur deux pour diminuer le nombre d’élèves présents en même temps. Les lieux de culte ont rouvert, avec des limitations de la fréquentation.

En dépit de la multiplication par 100 du nombre de cas depuis cet été, le gouvernement a écarté à plusieurs reprises un nouveau confinement, en raison du coût économique et social.

Après un confinement strict et précoce de mars à juin, la Tunisie avait réussi à circonscrire la pandémie, mais devrait voir son PIB chuter de 7 % en 2020, selon des projections du FMI.

Ce pays de 11 millions d’habitants, a passé jeudi la barre des 100 000 cas confirmés avec 102 991 cas enregistrés au dernier décompte, alors que les hôpitaux sont à la peine pour gérer l’afflux de patients.

Plusieurs dizaines de décès sont enregistrés chaque jour, avec 3 526 morts officiellement recensés depuis le début de l’épidémie dans le pays en mars.